Alexandre Ricq
Customer Success Manager
10/11/2025
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Introduction à la délivrabilité

Dans un premier temps, il est essentiel de différencier la livraison et la délivrabilité d'un email.

• La livraison d'un email est l'acceptation du message par le serveur de messagerie du destinataire.

• La délivrabilité est la capacité de cet email à arriver dans la boîte de réception principale du destinataire, et non dans les dossiers de spam ou de promotions.

Autrement dit, la livraison est un succès technique (le serveur a reçu le message), mais la délivrabilité est un succès final (le message va être vu par l'utilisateur)

Les nouveautés chez les FAI

Depuis 2024, les grandes messageries telles que Gmail, Outlook et Yahoo ont renforcé leurs attentes. En 2025, c'est au tour de Microsoft de les rejoindre avec une annonce similaire, il faut montrer patte blanche pour être délivré, c'est à dire arriver en boite de réception primaire

Leur logique est simple, elles veulent protéger au maximum leurs utilisateurs des abus et garantir que ce qu'ils reçoivent est sûr, attendu et pertinent.

3 éléments sont donc essentiels pour eux, ils veulent savoir :

• Qui envoie (authentification du domaine)

• Pourquoi il envoie (contenu légitime et attendu)

• Comment on se désabonne (lien de désinscription facilement cliquable)

Au final, les marques qui respectent leurs attentes sont récompensées via une distribution en boîte principale.

Celles qui ne respectent pas cela voient leurs emails être redirigés en spam ou en boîte promotionnelle)

Apple

Traditionnellement, l’ouverture d’un e-mail est mesurée via un pixel invisible qui se télécharge lorsque l’e-mail est ouvert. Avec la politique MPP (Mail Privacy Protection) de Apple publiée en septembre 2021, ce pixel se télécharge automatiquement par Apple — ce qui gonfle artificiellement le nombre d’ouvertures mesurées.

Cela signifie que les statistiques d’ouverture peuvent devenir moins fiables pour distinguer les réels intérêts des destinataires.

Mais également, Vos tests A/B sur les ouvertures deviennent inutilisables.  

Cependant, La MPP ne bloque pas le tracking des clics.

Donc il faut basculer votre logique sur le clic, plus fiable et plus représentatif de l’engagement réel.

Aujourd'hui, les messageries regardent surtout le "vrai" engagement, à savoir les clics, les réponses, les conversions.

Gmail

De son côté Gmail devient encore plus sélectif, en effet ce dernier renforce son tri des emails et sa mise en avant des expéditeurs pertinents en ayant pour objectif de privilégier l'expérience utilisateur et réduire la visibilité des messages jugés intrusifs.

Gmail a également ajouté un centre de gestion des abonnements simplifiés. Les utilisateurs peuvent se désabonner en un clic, directement depuis Gmail.

Ce qui peut y avoir comme conséquence, c'est une hausse probable des désinscriptions si les contenus ne sont pas ciblés ou trop fréquents

Il faut tout de même garder en tête qu'une désinscription vaut mieux qu'une plainte, qui impacte directement la réputions du domaine d'envoi.

Dans l'onglet Promotions, un tri par pertinence a été mis en place. L'ordre des mails n'est plus chronologique mais sont classés selon l'engagement de l'utilisateur (ouverture, clic...). Les emails transactionnels sont classés désormais dans un onglet "Achat", notamment les conformations de commandes, livraisons, etc.. Cela entraine moins de clics (puisque Gmail affiche déjà les infos clés), mais pas forcément moins de performances.

Nouvelle catégorie "Achats" dans Gmail

Comment les messageries jugent vos envois ?

Les filtres des messageries ne "devinent" pas, ils étudient votre comportement et celui de votre audience.

Voici les éléments que les filtres regardent :

• Est-ce que vos destinataires ouvrent, cliquent répondent à vos mails ?

• Est-ce qu'ils se plaignent de spam ?

• Est-ce que vos volumes sont réguliers ? (pas de pics d'envois suspects)

• Vos liens sont-ils conformes ? (domaines propres, pas de redirections multiples)

• Vos adresses sont-elles propres ? (pas de bounces)

Au fil du temps, cela construit la réputation de votre adresse d'expédition.

Un domaine régulier, propre, et honnête finit toujours par atterrir en boîte principale.

Un domaine qui route sur de trop grosses audiences, sur des listes d'adresses non à jour ou ignorent les plaintes verra ses emails finira en spam.

Ce qu'il faut retenir, c'est une bonne expérience pour le lecteur donnera une bonne réputation pour votre marque.

Rappel sur les paramétrages de base

Lorsque l'on parle de délivrabilité, beaucoup pensent "contenu", "objet", "cible". Mais avant cela, il y a l'identité technique de vos emails, celle qui permet aux messageries de reconnaître que le message provient bien de votre marque, qu'il est légitime et non trafiqué.

Les 3 réglages clés : SPF, DKIM, et DMARC

• SPF (Sender Policy Framework) : "Qui a le droit d'envoyer à ma place"

C'est un protocole d'authentification qui permet à un propriétaire de domaine de spécifier les adresses IP à envoyer des emails en son nom.

C'est ce protocole qui vous permet de vous protéger contre l'usurpation d'adresse. Sunflow s'occupe entièrement de la configuration à mettre en place au sein de notre routeur de mail, vous n'avez plus qu'à copier / coller ce paramétrage.

• DKIM (Domain Keys Identified Mail), est la signature numérique de vos emails.

Lors du routage d'un email, le routeur de mail signe chaque message avec une clé cryptée, et la messagerie du destinataire vérifie la signature à la réception.

Si le message a été modifié (modification d'un lien, header modifié), la signature ne correspond plus et le message est automatiquement rejeté ou classé en spam.

Imaginons que vous envoyiez une campagne email depuis Sunflow

Quand le message part, le DKIM appose une signature cryptée dans l’en-tête de votre mail, un peu comme un sceau de garantie qui dit “ce message vient bien de votre-domaine.com et n’a pas été touché”.

Maintenant, imaginons que quelque chose modifie votre mail en route :

• un serveur intermédiaire change un lien,  

• ou un fournisseur de messagerie modifie un header,  

• ou pire, un pirate tente d’ajouter un lien malveillant.  

Résultat : la signature DKIM ne correspond plus au contenu réel du mail.

Quand Gmail ou Outlook le reçoivent, ils vérifient la signature, voient qu’elle ne colle pas et se disent :  Ce message a été altéré, il n'est pas sûr.

Concrètement le DKIM rassure les messageries sur deux points :

• Le mail provient bien de votre domaine

• Il n'a pas été modifié entre l'envoi et la réception

• DMARC (Domain-based Message Authentification, Reporting & Conformance)

Il permet de dire aux messageries qu'en cas d'échec au SPF, DKIM ce qu'il faut faire.

Il existe 3 niveaux :

• p=none -> observe seulement

• p=quarantine -> les mails suspects vont en spam

• p=reject -> les mails non conformes sont bloqués

Le DMARC permet d'avoir des rapports afin d'observer qui envoie à votre nom, d'où cela part, et quel taux de conformité ont vos emails.

Un contenu qui rassure et qui donne envie

L'importance du combo expéditeur + objet + préheader :

• Assurez-vous que que votre adresse d'expéditeur soit claire et reconnaissable par vos clients

• L'objet doit annoncer honnêtement ce que contient votre email

• Le préheader (texte qui suit l'objet dans la boîte mail) doit renforcer l'objet et donner envie d'ouvrir, sans exagérer.

Le corps du mail : simplicité, clarté et valeur

• Une idée principale par email

• Structuration lisible : un titre, un sous-titre, un paragraphe court et un CTA visible

• Il faut penser au "texte seul" : Beaucoup de lecteurs lisent sans image ou avec les images désactivées (certaines messageries bloque automatiquement les images si l'utilisateur ne considère pas que l'expéditeur est de "confiance"). Votre email doit être compréhensible même sans images.

• Les liens et les CTA doivent être lisibles et propres (évitez les multiples redirections ou les raccourcisseurs publics). Cela inspire davantage confiance.

• Gardez un ratio textes / images raisonnable. Un mail constitué uniquement d'images est un signal risqué.

•  Quand c'est possible, toujours mettre le contenu texte de vos emails en format texte et pas en image.

La fréquence et le rythme :

• En 2025, un envoi trop massif ou un pic soudain sans historique peut être mal vu.

• Maintenez une cadence régulière, connue de l'audience, plutôt que d'envoyer beaucoup puis plus rien puis beaucoup à nouveau.

• Attention aux inactifs, une base avec trop d'inactifs affaiblit l'engagement global et donc la réputation (cf. routage Intelligent Sunflow)

Les signaux d'alertes pour les filtres de messageries :

• Evitez les "spam-triggers" : trop de majuscules, beaucoup de points d'exclamation, liens douteux, redirections multiples, fautes grossières

• Soignez correctement vos liens

• Implémentez autant que possible le logo/élément visuel de votre marque (ex : via BIMI) pour rassurer l’utilisateur dès la boîte de réception. En 2025, c’est un “bonus” qui peut aider.

Accordez de l'importance à l'expérience utilisateur :

• N'utilisez pas d'images trop lourdes afin d'éviter un temps de chargement long

• Avoir une version responsive (la plupart des lecteurs lisent les emails sur mobile)

• Le lien de désabonnement doit être simple, lisible et fonctionnel.

Un dernier conseil pragmatique que vous pouvez appliquer, c'est d'aller voir les emails que vous recevez en Promotions, ou en Spam et voir ce qu'ils ne font pas corréctement. Rapidement vous vous rendrez comptes que les envois de cette marque sont beaucoup trop fréquents

Les autres ressources